1) Principe
Le principe de fonctionnement d’un thermocouple thermoélectrique est basé sur la transformation du différentiel de température des jonctions (soudure froide et soudure chaude) de 2 conducteurs de nature différente en force électromotrice (f.e.m). Dans un circuit ouvert composé de deux conducteurs différents, le branchement d’un instrument de mesure à l’une des extrémités (soudure froide) permet de mesurer un milli-voltage lorsque l’on réchauffe la jonction des fils à l’autre extrémité (soudure chaude). Ce milli-voltage augmente proportionnellement lorsque la différence de température entre la soudure chaude et la soudure froide s’accroît.
2) Les lois thermométriques
Un circuit comprenant plusieurs matériaux conducteurs avec des différences de température génère des forces électromotrices thermoélectriques qui ne dépendent que des matériaux présents et de la répartition des températures. Les phénomènes sont décrits par trois effets :
Les lois suivantes sont déduites à partir de la thermodynamique :
En utilisant ces lois, on peut générer différentes forces électromotrices (pour une même température) qui dépendent de l’alliage du thermocouple utilisé. La relation entre la force électromotrice (millivolts) et la température (°C) s’appelle le coefficient de Seebeck (sensibilité) et s’exprime en Mv/100°C (ou en μV/°C). La variation de la force électromotrice en fonction de la température a permis la création de graphiques et de tableaux de corrélation.
3) Types de thermocouples
Le fonctionnement d’un thermocouple nécessite l’emploi de deux conducteurs en matériaux différents dont les propriétés diffèrent et sont essentielles : bonne sensibilité, domaine de température suffisante, bonne stabilité dans le temps, etc… Les couples thermoélectriques ont été normalisés et les plus utilisés couvrent un domaine de -250°C à +2000°C. Pour chaque alliage du thermocouple une lettre a été attribué (R, S, B, J, T, E, K et N étant les plus utilisés) et un graphique et un tableau de corrélation de la force électromotrice en fonction de la température a été créé. Deux familles de thermocouples apparaissent :
Thermocouple type S (platine – 10% rhodium / platine)
Sensibilité moyenne : 11,4 μV/°C. Domaine d’utilisation : -50°C / +1600°C.
Haute précision, grande résistance à la corrosion et à l’oxydation. Utilisé comme référence de température en laboratoire et en contrôle industriel, c’est le thermocouple le plus important au niveau scientifique, grâce à ses caractéristiques de mesure en hautes températures.
Applications : industrie sidérurgique, fonderies, verre, ciment …
Thermocouple type R (platine – 13% rhodium / platine)
Sensibilité moyenne : 12,9 μV/°C. Domaine d’utilisation : -50°C / +1600°C.
Le thermocouple type R possède des applications identiques au thermocouple type S (atmosphère oxydante ou neutre), mais est moins utilisé.
Thermocouple type B (platine – 30% rhodium / platine – 6% rhodium)
Sensibilité moyenne : 10,6 μV/°C. Domaine d’utilisation : 0°C / +1700°C.
Utilisé pour la mesure de températures au-dessus de 1400°C, avec une très basse émission de force électromotrice.
Applications en atmosphères oxydantes et neutres, comme la sidérurgie, l’industrie céramique, le ciment et le verre …
Thermocouple type J (fer / nickel-cuivre (constantan))
Sensibilité moyenne : 55 μV/°C. Domaine d’utilisation : -40°C / +800°C.
Haute sensibilité, non conseillé pour les températures négatives, utilisé en atmosphères oxydantes ou réductrices (mais oxydation rapide au-dessus de 550°C).
Applications en industries chimiques, du thermoplastique…
Thermocouple type T (cuivre / nickel-cuivre (constantan))
Sensibilité moyenne : 51 μV/°C. Domaine d’utilisation : -200°C / +370°C.
Utilisation pour les mesures de températures négatives, en atmosphères humides, oxydantes, inertes ou dans le vide. Rapide oxydation au-dessus de 350°C.
Applications dans les industries de réfrigération, climatisation, chimiques …
Thermocouple type K (nickel-chrome (chromel) / nickel-aluminium (aluminium))
Sensibilité moyenne : 41 μV/°C. Domaine d’utilisation : -270°C / +1270°C.
Utilisation en atmosphères oxydantes ou inertes, haute résistance à l’oxydation (de 550°C à 1200°C). Eviter les atmosphères pauvres en oxygène.
Domaine d’utilisation large et faible coût de production en font un des thermocouples le plus utilisé dans l’industrie.
Application dans les fonderies, usines de ciment, verre …
Thermocouple type N (nickel-chrome-silicium (nicrosil) / nickel-silicium-magnésium (nisil))
Sensibilité moyenne : 38 μV/°C. Domaine d’utilisation : -270°C / +1300°C
Thermocouple crée pour améliorer les caractéristiques du type K : plus grande stabilité, bonne résistance à la corrosion mais ne pas utiliser dans le vide.
Applications identiques au type K.
Thermocouple type E (nickel-chrome (chromel) / nickel-cuivre (constantan))
Sensibilité moyenne : 78,5 μV/°C. Domaine d’utilisation : -270°C / +870°C
Possède une grande sensibilité thermoélectrique pour des mesures dans des domaines restreints, très bonne stabilité de la force électromotrice.
Utilisation en atmosphères oxydantes et inertes, et en températures négatives (sans éléments corrosifs et humides).
Applications dans l’industrie chimique et pétrochimique …
4) Tableau des caractéristiques des thermocouples
5) Montage des fils
La performance finale du thermocouple dépend du type de jonction des fils ainsi que de son placement par rapport au tube de protection. Les jonctions sont obtenues par jonction mécanique, fusion ou soudage :
Suivant l’utilisation, le point chaud (jonction de mesure) peut être apparent, isolé ou à la masse par rapport au tube de protection du thermocouple :
6) Montage des thermocouples
Il existe 2 types de montage des thermocouples :
7) Gaines de protection des thermocouples
8) Câbles d’extension et de compensation
Les câbles sont utilisés pour relier le thermocouple à l’instrument (éloigné) qui lit le résultat :
Le choix des câbles se fait en fonction de l’utilisation et de l’application :
Les normes, au-delà d’indiquer le matériel des câbles, établissent des limites d’erreurs pour les mêmes et codifient la polarité à travers des couleurs. Les connecteurs éventuels combinés à des couples thermoélectriques et à des câbles de compensation ou d’extension, doivent être de la couleur donnée dans ce tableau.
9) Tableau comparatif des câbles d’extension et de compensation
10) Tableau des principaux isolants des câbles